Etudes supérieures vs offres d'emploi
- Travaille bien à l'école !
Et si tu as (quand même) bien travaillé à l'école, tu connaîtras peut-être quelque déconvenue le jour où tu mettras les pieds dans le monde du travail.
A voir ci-dessous un sketch de Jean-Luc Lemoine sur l'entretien d'embauche dans la grande distribution
Je ne suis pas vraiment fan de cet humoriste mais la pertinence de certaines de ses réflexions font mouche et portent à réfléchir autant qu'elles mettent parfois mal à l'aise.
Quand on est étudiant et qu'on bosse (plus ou moins) dur afin d'obtenir les diplômes qu'on vise, on espère logiquement trouver un emploi qui mettra à profit les études qu'on a menées pendant toute sa jeunesse. C'est normal et le contraire ne serait pas logique me semble-t-il. Seulement, notre société (et pas que la nôtre) forme à tout va et pousse les jeunes à obtenir un tas de diplômes. Alors oui, la culture est importante, elle permet de mieux appréhender le monde dans lequel on vit. Elle offre aussi des chances pour son avenir et ouvre les portes du monde professionnel.
Mais quelle désillusion quand arrivé sur le marché du travail, on se rend compte que les études poursuivies sont quelquefois très éloignées des demandes des entreprises. Toujours facile de dire à ces jeunes diplômés qu'ils auraient dû mieux s'orienter pour leur avenir. Mais quel orientation ? Et pour quel avenir ? Quand à 15, 20 ou 25 ans, on ne sait pas quel métier on veut exercer ou du moins vers quel domaine... On fait quoi ?
On s'oriente vers des études universitaires en se disant qu'on aura le temps d'y réfléchir ?
On part vers des études plus courtes et professionnalisantes ? Oui mais lesquelles ?
On arrête les études en se disant que de toute façon, ça n'apportera rien ?
J'ai régulièrement des messages de lecteurs et lectrices se retrouvant dans cette situation : une désillusion face à la réalité du marché, l'impression parfois d'avoir gâché ses études, d'avoir fait des mauvais choix. Et faute de mieux, se retrouvent dans des emplois qui ne leur plaisent pas, où ils ne se sentent pas du tout épanouis.
Certains me demandent comment s'en sortir ? J'avoue ne pas avoir de réponse.
Réussir à trouver une piste, une voie pour avancer dans son parcours professionnel n'est pas facile. Et il n'existe pas un seul chemin pour y parvenir, il y en a des multitudes, souvent tortueux, certains finissent sur des boulevards, d'autres sont plutôt des sentiers de terre. Il n'y a pas une solution unique.
Pour en revenir au sketch, Lemoine met bien avant cette disparité études / travail mais il y a une petite chose qui me dérange, c'est que la grande distribution est vue, une fois de plus, comme le grand loup, celle qui dévorera tout ce qui passe à sa portée. Ici, les études sont carrément évincées, moquées et les perspectives d'avenir ramenées à un niveau bien faible. C'est une réalité, certes, mais, j'ajoute quand même que l'embauche existe dans ce secteur et s'ouvre quel que soit son passif, quels que soient ses diplômes ou ses études.Toutes les entreprises ne peuvent pas en dire autant. Et même s'il est vrai que l'évolution ne pourra pas être donnée à tout le monde, les conditions de travail ne sont pas toujors optimales, il y a un travail à la clé...
Concernant les études universitaires, un petit contre-exemple qui devrait interpeller certains :
une des étudiantes avec qui j'étais à la fac travaillait à côté pour financer ses études dans une boutique destiné au travail manuel. Elle aimait ses études, elle était même très bonne. Elle aimait aussi beaucoup son job étudiant, le conseil aux clientes, le côté commerce l'attiraient beaucoup. A l'obtention de son DEA (aujourd'hui master), elle a demandé à rester dans ce magasin, à travailler à temps plein et à s'occuper du rayon mercerie. Elle s'éclatait dans son travail. Elle s'y éclate toujours.
Certains pourront y voir le renoncement de ses études, quand d'autres y verront un épanouissement dans son travail. Tout dépend du point de vue duquel on se place. Elle, en tout cas, est heureuse.