vos histoires de caisse (16)

Qui a dit que l'on ne croisait que des codes barres, des sacs plastiques (échangeables et remboursables), des paquets de chips (non collants de préférence) et des cartes de fidélité derrière le tapis roulant ?
A lire les histoires qui suivent, les vôtres, l'univers de la grande surface est loin de se limiter aux articles scannés...
Monique
C'était un vendredi. À ma caisse passe un couple d'une quarantaine d'années. Ils ont un bon d'achat d'une association d'aide quelconque (pour ne pas dire de nom). Ce couple a respecté scrupuleusement le montant des achats ; d'un maximum de 120 euros ; avec pour titre sur ce bon : « alimentation et divers ». Je passe les articles (10 euros environ de nourriture) et le reste en CD, DVD et maquillage pour madame. J'évite de me forger une opinion, de façon à ne pas les juger. Après tout, ils sont libres d'acheter ce qu'ils souhaitent.
Pendant que je passe les articles, le couple aimable et poli entame la conversation.
- Vous avez fait beaucoup d'heures aujourd'hui ? Vous travaillez aussi demain ? »
(samedi).
Je leur réponds gentiment, que samedi, je suis de fermeture et que oui, avec la fin de la semaine, je commence à être fatiguée.
Le monsieur, me dit alors :
- Travailler, c'est fatigant, nous on ne peut pas.
J'ai piqué un fou rire ; je n'ai pas pû m'en empêcher.
Très sympathique ce couple. Vraiment.
Pour information, le bon d'achat dont il est question dans cette histoire ---> ce sont des bons qui sont donnés par des associations pour permettre aux personnes n'ayant pas de travail et peu de moyens de pouvoir aller faire leurs courses en magasin. Au lieu de donner de l'argent, ils ont ces bons qui font office de monnaie d'échange. C'est très réglementé, par exemple : pas d'alcool, pour certains, ça ne fonctionne que pour l'alimentaire ou pour l'hygiène pour d'autres.
Il y a certains bons spécifiques aussi pour les loisirs.
AmélieJ'entends déjà d'ici certains qui vont penser qu'on se moque des personnes prioritaires. Ici n'est mis en avant que l'impatience et l'incompréhension qui résulte du manque de communication (même un zeste de politesse ne fait de mal à personne... promis !)
Dans la supérette ou je travaille, une cliente qui faisait la queue depuis quelques minutes commençait à s'impatienter. Sur un coup de tête, elle a doublé tout le monde et m'a dit :
- Je suis sous oxygène je dois passer avant les autres.
Surprise, je regarde la cliente d'avant et celle d'après, ne sachant comment réagir.
La dame qui venait de passer devant les autres me lance :
- Vous etes sourde ou quoi ?
Une des autres clientes qui attendait lui répond :
- Non elle est sous oxygène.
Vexée, la cliente est partie en laissant ses courses.
Quand elle a quitté le magasin, on a piqué un fou rire avec les personnes qui attendaient à la caisse.
(Cette cliente « sous oxygène » est revenu quelques jours plus tard sans faire d'histoire)
Manue
Une cliente vient à ma caisse, je passe ses articles et m'arrête sur une boîte de glace en mauvais état (couvercle à moitié cassé et de la glace degoulinait sur tout un côté)... Je montre l'état du produit à la cliente et lui proposer d'aller l'échanger en rayon.
La femme me demande alors si c'est vraiment périmé, prend la boîte, passe son doigt sur la glace degoulinante et la goûte...
- Ha, mais non, ça va, elle n'est pas périmée, je la prends.
Horrifiée par ce que je venais de voir je ne dis plus un mot, et continue à passer ses articles...
Alors qu'on nous rabâche les oreilles avec la châine du froid, il y a des gens qui se fichent complètement de l'hygiène alimentaire... Cette cliente ne savait meme pas comment cette glace était arrivée là ni dans quelles conditions, ça n'a pas eu l'air de la gêner pour la goûter.
Amandine
Deux jeunes femmes bien apprêtées, bras pliés vers le haut (pour tenir leurs sacs), doigts bien écarquillés, passent à ma caisse et me demandent deux petites bouteilles de champagne. Je vais ouvrir la vitrine qui se situe près des caisses et leur remets les bouteilles. Une fois le montant indiqué, l'une d'elle me demande de prendre l'argent dans sa poche car elle venait de se faire manucurer et ne voulaient surtout pas abîmer ses ongles si finement refaits.
Je fouille alors dans les poches de la cliente pour récupérer la monnaie.
Avec moult précautions, elles prennent leurs bouteilles et s'en vont en claquant des talons...
(Petit sourire complice avec la cliente suivante qui a dû apprécier la scène...)
Pascale
Une cliente dépose ses articles sur mon tapis de caisse, elle a de la viande, du pain et des fruits.
Je commence à scanner les articles, la cliente a déjà préparé son moyen de paiement et tient dans ses mains un billet de 20 €.
Alors que je passais le dernier article, la cliente me regarde et me lance:
- Comment ça il est faux mon billet !
Je la regarde à mon tour étonnée par sa réaction.
- Pourquoi vous me dites ça ?
- Je lis que mon billet est faux.
Oups ! Action, réaction. Elle a « lu », je me retourne et regarde alors sur l'écran qui se trouve à l'arrière du tapis où s'affiche au fur et à mesure le prix et le nom de l'article. Il il y avait inscrit « faux filet », le nom de la viande qu'elle avait acheté. J'ai écalté de rire :
- Regardez ce n'est pas faux billet, mais faux filet, mais donnez-moi votre billet et je vais vous dire tout de suite s'il est faux.
(trois dixièmes de seconde plus tard)
- Rassurez-vous, il est vrai.
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Un vieux monsieur avait l'habitude d'acheter des bonbons en faisant ses courses.Rien d'extraordinaire, sauf que les bonbons il les achetait pour nous « ses caissières ». En partant il s'arrêtait à toutes les caisses (il y en a 25!) en donnant à chacune une poignée de bonbons pour nous souhaiter une bonne journée.
Pour un noël, nous nous sommes collectés pour lui offrir à notre tour un présent, pour lui souhaiter un joyeux noël.
Un jour il n'y a plus eu de bonbons, on nous a rapporté que ce vieux monsieur ne pouvait plus conduire, car suite à deux accidents on lui avait retiré son permis.
Mais nous on ne l'oublie pas et on parle souvent de lui, bisous VICTOR.
Margot
Envoyée par une amie en quête d'un faitout pas trop cher, je profite d'une tournée de courses au supermarché pour me pencher sur la question. Dans le rayon cuisine, je trouve mon bonheur (et le futur bonheur de mon amie) : un beau modèle, rouge avec des fleurs. C'est l'Elu. Mais petit hic, il n'y a pas de prix. En fait, il n'y aucun prix sur aucun faitout. Quelques allées plus loin, la borne-prix reste elle aussi muette.
Je me dirige donc vers le maître autel : l'accueil. J'invoque la grande prêtresse surélevée derrière son comptoir.
- Bonjour madame... Je n'ai pas trouvé le prix dans le rayon, et le code barre ne passe pas à la borne.
Effectivement, aucune trace de l'objet, nulle part. Faitout inconnu. Avec un sourire, la jeune femme me demande de patienter et appelle quelqu'un.
Un homme arrive, nerveux :
- OUI ?!
- c'est pour la dame... elle voudrait savoir le prix...
Je décroche un beau sourire au monsieur, essayant d'engager sereinement la conversation malgré sa mauvaise humeur visible.
- J'ai trouvé ça au rayon casseroles, mais je n'ai pas vu le prix, ça ne passe pas à la borne et la jeune femme ne l'a pas non plus. Est ce que vous pouvez m'aider ?
- Bah ils y croient tiens ici ! je vais pas le pondre le prix moi. J'ai que ça à faire c'est sûr !
Bon gré, mal gré, nous allons dans le rayon. Entre la dernière sauteuse Tip Top moumoute que je ne me paierai jamais mais qui est belle comme à la télé, et les accessoires aussi séduisants que chers, voilà la place de mon faitout (lui, je l'ai toujours à la main, je ne voudrais pas qu'on me le pique).
Mr Responsable (c'est ce qui est écrit sur sa poitrine) est plus que perplexe, il enrage. Il n'y a pas un seul prix de posé. Fulminant contre ses inférieurs hiérarchiques, il réalise qu'il va falloir prendre une décision concernant le faitout blotti au creux de mes bras.
Il regarde le prix des casseroles de la même gamme, du même diamètre : 18€ en moyenne. Il se tourne vers moi et en grand seigneur :
- Je vous le fais à 20€, je préviens l'accueil. Quand vous passez en caisse vous leurs dites d'appeler pour confirmer le prix.
Et forcément, à la caisse, j'ai eu l'air d'une arnaqueuse, d'une marchande de tapis.
- Si si ! C'est 20 €. Vérifiez, appelez l'accueil, j'ai vu ça avec le responsable du rayon.
Vous êtes toujours aussi nombreux à me faire parvenir vos histoires de caisse (pour cela, rien de plus simple, il vous suffit de me l'envoyer par mail...). Désolée pour la lenteur de la mise en ligne, mais j'essaie de n'oublier personne...
Pour être tout à fait honnête avec vous, les histoires publiées aujourd'hui m'ont été mailées en février... Ne soyez donc pas étonnés si les histoires que vous avez envoyez ne sont pas encore parues (je vais accélérer un peu la mise en ligne cet été, promis!).
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