Vitales les conversations téléphoniques ?

Cet après-midi, le magasin est bondé. Les clients se pressent les uns derrière les autres aux caisses. Les caddies s'agglutinent. Pas facile d'avancer dans cet imbroglio de métal et de plastique. Difficile de trouver la caisse la moins surchargée, de trouver l'hôtesse qui travaille le plus vite. Il ne reste plus qu'à prendre son mal en patience et espérer que l'attente ne sera pas trop longue. Les clients font la queue et comptent les minutes qui défilent bien lentement.
Et certains, plus malins que d'autres ont pris l'habitude de dégainer leur téléphone portable et de profiter de cette interminable attente pour téléphoner à leur copain / copine qu'ils devaient joindre depuis des semaines.
Cette jeune femme aux cheveux longs doit utiliser cette technique depuis longtemps. Dès qu'elle a posé son panier au bout de la caisse, le portable est vissé à son oreille.
Driiing
- Allô
- Salut, c'est moi. Comment ça va ?
...
La conversation est engagée, les unités défilent (les opérateurs de téléphonie mobile devraient remercier les files d'attente en caisse). La jeune femme se lance dans une conversation passionnante et passionnée. Elle se laisse vite porter par son enthousiasme et finit par complètement oublier où elle se trouve.
Supermarché ?
Caisse ?
Caissière ?
Articles ?
Clients ?
La conversation avec sa copine est bien trop prenante pour se rendre compte que son tour arrive à la caisse.
- Bonjour
- ...
N'insistons pas. De toute façon, la cliente n'entend pas. Elle passe tout de même de l'autre côté de la caisse, continue de raconter ses misères à voix haute, bien haute d'ailleurs.
Son rire est aigu, un brin strident. La caissière commence à passer les articles de la jeune femme.
- Nan, mais tu te rends compte ! (bip) J'ai mal au ventre depuis des jours. (bip) J'ai fini par aller voir le toubib. Il m'a dit qu'il fallait pas rester comme ça. Il paraît même qu'il faudrait que j'aille aux urgences... (bip) Nan, mais j'ai pas le temps moi ! (bip) Et puis, j'ai pas si mal que ça. Enfin quand même, il faudra bien que j'aille faire caca un jour. (bip)
Et la cliente de continuer sa conversation téléphonique, de tenter de ranger ses articles dans son sac qu'elle ne parvient pas à ouvrir (avec une main accrochée au téléphone, l'autre a du mal à gérer l'ouverture...).
Machinalement, elle met sa carte bancaire, tape son code tout en continuant sa discussion.
Le passage en caisse est fini, la cliente suivante prend place pour commencer à récupérer ses articles.
La cliente pendue au téléphone, elle, termine sa conversation par :
- Allez, je te laisse, je suis à la caisse. Salut.
Une fois la cliente partie, les sourires en coin passent au fou rire général...
Et pour les curieux, je suis passée à Vivement dimanche le 27. L'interview a été un peu coupée lors de la diffusion, mais l'essentiel du message est là. ;o) (vidéo ici)
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prochaine anecdote : complicité entre mère et fils ?
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